Le discours du Président Kita aux 75 ans

75 ans !
75 ans d’histoire.
75 ans de passion.
75 ans de jaune et 75 ans de vert.

8 titres de Champion de France.
3 Coupes de France
Demi-finaliste de la Ligue des Champions en 1996.

75 ans de vie et 32 entraîneurs depuis 1943.
José Arribas, vous le savez, est resté le plus longtemps en poste : 16 ans !

Croyez-moi ou non, c’est mon rêve : ne plus changer d’entraîneur !
Le monde change, le foot évolue, les mentalités sont différentes, les footballeurs sont des stars, les supporters sont agités, les arbitres regarderont bientôt les images avant de prendre une décision.

Bref, le foot d’hier n’est plus.
Henri Michel a disputé 532 matches de Division 1 entre 1966 et 1982. Un bail de seize ans dans le même club ! Un attachement au maillot qui était la règle.

Aujourd’hui, un footballeur professionnel est un pigeon voyageur quand il n’est pas un mercenaire.

Je parle d’Henri Michel. J’aurais pu citer Jean-Paul Bertrand-Demanes, 532 matches également sous les mêmes couleurs.
Sans oublier Patrice Rio et Bernard Blanchet, qui depuis 10 ans me soutiennent dans les moments difficiles.

On peut regretter ce monde perdu mais ça ne sert pas à grand-chose.
C’est ainsi. Il faut s’adapter.

Et c’est finalement la seule question pour un jour d’anniversaire quand on fête ses 75 ans : comment rester encore jeune ?
Comment garder son identité alors que tout a changé ?

Le FC Nantes a formé des générations de footballeurs qui ont grandi de la Plaine des Basse-Landes à La Jonelière.

Ils s’appelaient Thierry Tusseau, Éric Pécout ou Loïc Amisse. Et plus tard, Nicolas Ouédec, Christian Karembeu et Patrice Loko.

Didier Deschamps est né au football ici, à 13 ans.
Il symbolise l’excellence nantaise, la réussite sportive mais aussi le succès d’une méthode : on forme des footballeurs sans oublier qu’ils sont aussi des hommes. Un esprit sain dans un corps sain.

Le FC Nantes est le pionnier de cette formation dans les années 70 et 80. Toute la France, toute l’Europe se sont inspirées d’un modèle que José Arribas, Robert Budzynski ont inventé, que Jean-Claude Suaudeau a développé, que Raynald Denoueix a prolongé.

Nous sommes en 2018, je le répète.
Ce qui était possible hier est plus difficile aujourd’hui.

La concurrence sur la planète foot est acharnée. Recruter un apprenti footballeur de talent est un parcours du combattant.
Il n’empêche, la formation reste notre priorité. C’est notre mission, notre fierté, notre ADN. Jamais le FCN n’abandonnera cet héritage.

Je suis le quatorzième président d’une institution, le FCN, qui avant moi a connu notamment Louis Fonteneau pour ne citer qu’un seul de mes prédécesseurs.

Le stade de La Beaujoire porte son nom et je voulais lui rendre hommage aujourd’hui.

La Beaujoire Louis Fonteneau fut inauguré en 1984. Depuis, cette enceinte n’a quasiment pas changé.

J’ai consulté régulièrement depuis dix ans plusieurs architectes. La rénovation est difficile, sinon impossible. Trop vieux, trop compliqué, trop cher.

La Beaujoire est devenue obsolète.

L’Euro en 2016 n’est pas passé par Nantes parce que les infrastructures ne répondaient plus au cahier des charges. J’ai compris ce jour-là que La Beaujoire avait vécu...

J’ai donc décidé de construire La Beaujoire II à quelques mètres de la pelouse actuelle.

C’est une décision capitale. Le FC Nantes aura son stade. Il en sera le propriétaire. Il le gèrera comme bon lui semble.

La réalité économique nous oblige à trouver de nouvelles ressources de nouveaux financements. Les recettes des droits TV ne sont pas suffisantes. La Beaujoire II permettra de changer d’univers. Je dis La Beaujoire II. Je devrais dire le YelloPark puisque tel est le nom de code du projet.

La construction de ce stade est la clef de voute de notre ambition ces dix prochaines années.

Un stade moderne.

Un stade 2.0, digital, numérique.

Un stade qui répondra aux nouvelles demandes de spectateurs, toujours plus exigeants sur leur confort. Il y aura un toit parce que la pluie, le froid ou le vent ne sont pas les meilleurs éléments pour produire du beau football.

Un stade accessible à tous.

Mais surtout un stade de football qui privilégiera le supporteur.
J’ai voulu que chaque siège soit le plus proche de la pelouse. J’ai travaillé avec les architectes pour que les tribunes répondent à cette demande.

J’ai la chance d’avoir vu des dizaines de stade dans le monde.
Notre futur stade sera, je le souhaite, parmi les plus beaux d’Europe.
Un stade, c’est une ambiance, un climat, un chaudron pourquoi pas...
J’espère que le YelloPark répondra à cette volonté.

Un grand stade, c’est bien. Il appelle une grande équipe.
Je devine votre rêve le plus cher pour ce club que vous aimez depuis tant d’années : retrouver le haut niveau européen.

C’est difficile pour moi de vous promettre un titre de Champion de France dans les trois prochaines années.

En revanche, soyez certain, je vous le redis, que nous allons poursuivre dans la voie qui est l’ADN de la Maison jaune : découvrir, accompagner, former, de nouveaux talents.

Le FCN a existé avant moi. Il existera après.

On a coutume de dire qu’une institution est plus forte que les hommes qui la traverse.
C’est vrai sans doute.

Mais je mesure en vous voyant réunis face à moi que tous, vous appartenez à la légende de club. Vous l’avez construit. Vous l’avez bonifié. Vous l’avez aimé.

Le FCN est une famille.
Je l’ai mesuré dernièrement lors du décès de Philippe Daguillon.
Je pense à lui aujourd’hui, et également à Claude Robin avec qui j’ai commencé cette aventure au FC Nantes ; tout comme je veux associer à cet anniversaire tous ceux qui ont fait le FCN et qui ont disparu.

Modestement, je veux prolonger par mon action cette histoire qui a commencé en 1943. Je veux en être digne.
Je crois aussi pouvoir dire que je laisserai cette maison en meilleure état que je l’avais trouvée.

Merci à tous.
Merci pour ce que vous avez fait.
Merci pour votre soutien, votre talent, votre présence.
Merci et bravo !

Allez Nantes !